corps et musique
Il ne faut pas composer le corps, mais le décomposer. De quel corps parle-t´on ? le corps sexuel, le corps politique, le corps biologique, le corps malade, formaté, et formaté comment, par quoi ?
L´injonction au corps dans la musique est la même que l´injonction à la jouissance : la reconnaissance d´un manque de reconnaissance, mais qui se suffit de la déclaration, et par là effondre toutes les possibilités de réponses.
Le corps militaire, le corps à uniforme, vêtu, dévêtu, sportif, obèse, souffrant, immobile, objet.
Le théâtre musical des années 60 s´est confronté assez frontalement et naïvement à la question des corps sur scène. Associer la composition musicale à celle d´une activité d´un corps qui ne produit pas forcément de son, et par là associer l´écoute à la vue, voilà le pari de Kagel, riche de promesses. Mais il a achoppé contre une pierre angulaire de l´économie musicale : le corps du musicien n´était pas absent, vide, à remplir, mais plein de convention, dont la plus importante est un appel à la dénégation : " ne me regardez pas en tant que personne, sexuée, racée, mais regardez moi comme un animal interface entre la musique et vous" nous dit le musicien sur scène avec son instrument. Ce musicien peut être maladroit, beau, grimaçant, comique, sobre, mais jamais absent : son appel à l´oubli est un simulacre. C´est la limite du théâtre musical : on ne peut briser impunément ce contrat entre le musicien, l instrument et le spectateur, car le corps mis en béance ne peut pas aisément composer un autre simulacre.
Le pacte du théâtre, le contrat avec le spectateur "je m´appelle x, je viens de y, j´ai z ans, mais maintenant je suis Hamlet", est un pacte parce qu´il dure. Durée nécessaire à la fois à l´interprète qui pactise avec Shakespeare, et au spectateur qui accepte le pacte parce qu il le connait avant que la pièce connait, et parce qu´il accepte (ou non) de pactiser avec l´acteur.
Mais pour le musicien qui tout à coup chante, incarne, se déplace, joue ? Quel pacte ? Quelle durée ? Si le musicien n´a pas rempli ces questions de la nature du corps à habiter, des pactes à passer, et sur la durée, on tombe dans les travers bien connus du théâtre musical : du mauvais théâtre avec de la mauvaise musique, ou plus précisément du théâtre scolaire avec de la musique mutilée.
L´injonction au corps dans la musique est la même que l´injonction à la jouissance : la reconnaissance d´un manque de reconnaissance, mais qui se suffit de la déclaration, et par là effondre toutes les possibilités de réponses.
Le corps militaire, le corps à uniforme, vêtu, dévêtu, sportif, obèse, souffrant, immobile, objet.
Le théâtre musical des années 60 s´est confronté assez frontalement et naïvement à la question des corps sur scène. Associer la composition musicale à celle d´une activité d´un corps qui ne produit pas forcément de son, et par là associer l´écoute à la vue, voilà le pari de Kagel, riche de promesses. Mais il a achoppé contre une pierre angulaire de l´économie musicale : le corps du musicien n´était pas absent, vide, à remplir, mais plein de convention, dont la plus importante est un appel à la dénégation : " ne me regardez pas en tant que personne, sexuée, racée, mais regardez moi comme un animal interface entre la musique et vous" nous dit le musicien sur scène avec son instrument. Ce musicien peut être maladroit, beau, grimaçant, comique, sobre, mais jamais absent : son appel à l´oubli est un simulacre. C´est la limite du théâtre musical : on ne peut briser impunément ce contrat entre le musicien, l instrument et le spectateur, car le corps mis en béance ne peut pas aisément composer un autre simulacre.
Le pacte du théâtre, le contrat avec le spectateur "je m´appelle x, je viens de y, j´ai z ans, mais maintenant je suis Hamlet", est un pacte parce qu´il dure. Durée nécessaire à la fois à l´interprète qui pactise avec Shakespeare, et au spectateur qui accepte le pacte parce qu il le connait avant que la pièce connait, et parce qu´il accepte (ou non) de pactiser avec l´acteur.
Mais pour le musicien qui tout à coup chante, incarne, se déplace, joue ? Quel pacte ? Quelle durée ? Si le musicien n´a pas rempli ces questions de la nature du corps à habiter, des pactes à passer, et sur la durée, on tombe dans les travers bien connus du théâtre musical : du mauvais théâtre avec de la mauvaise musique, ou plus précisément du théâtre scolaire avec de la musique mutilée.
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